La présidente de l'association Eugénies, Florence Desbarbieux, a convié l'autre soir artistes et riverains à une première rencontre. Les Fenêtres qui parlent sont l'occasion de transformer une rue ou un quartier en musée éphémère avec la complicité des artistes et des habitants. C'est un moment festif auquel est conviée toute la population. Cette édition sera la seconde, à Mons. L'an dernier, on avait traité du thème de la Cité dans le quartier de l'église Saint-Pierre. Cette année on rénove tout.
« Nous avons choisi la rue Pasteur et le thème de l'œuf et de la poule, explique Florence Desbarbieux. Dans cette rue, se trouvaient les établissements Gary, un des plus gros employeurs de la commune. L'usine fabriquait des poulaillers de renommée internationale. Dans le même esprit, nous avons choisi comme temps fort, celui ou nous convions la population à nous rejoindre, le lundi de Pâques, 9 avril, à 10 h 09. L'autre grand changement, poursuit la présidente, c'est que si l'an dernier, la plupart des œuvres étaient préexistantes, cette année elles seront toutes créées spécialement à partir du thème retenu ».
Ces Fenêtres qui parlent, rénovées version 2012, ont été très bien accueillies par les habitants de la rue Pasteur. On compte à ce jour plus de 50 inscrits ce qui, en pourcentage, est le plus beau score de la Métropole. « J'ai été enchantée de l'excellent contact que j'ai pu avoir avec les habitants, confirme la présidente, la réunion de ce soir en témoigne. Il y a énormément de monde. Michaël Legrand, le propriétaire de ces lieux, nous a gentiment accueillis ».
Certains artistes ont été faciles à trouver, à l'instar de Philippe Legall, qui fabrique d'étranges automates et qui habite la rue. D'autres viennent d'un peu plus loin, comme Marie-Dominique Thomas de la rue Henri-Poissonnier. Citons aussi Kristin Finger, Marie-Édith Caron, Véronique Taffeur, un groupe d'élèves de L'ESAAT (École supérieure des arts appliqués et du textile, de Roubaix) et un certain Jacques Desbarbieux qui se propose de revisiter avec ses logiciels les anciennes affiches publicitaires de la maison Gary. Lorsque les fenêtres seront loin de la rue, on exposera des oeuvres dans les jardins. Alexandre Mathon viendra y exposer. Mais l'art, ce n'est pas que la peinture, ce peut être aussi la littérature. Patrick Lepetit, poète monsois, a composé pour la circonstance douze poèmes : Prosopopoèmes de Mons. Voici celui qui sera apposé à la laverie automatique : « Une douzaine de poèmes, une douzaine d'œufs... Une poule, un poète, la main à plume vaut bien le cloaque étoilé... Question d'auteur Ou de hauteur ! » • A. CA. (CLP)
Les Fenêtres qui parlent se dérouleront, rue Pasteur, du 24 mars au 15 avril. L'association Eugénies invite tous les Monsois à un petit déjeuner festif, style auberge espagnole, le lundi 9 avril à 10 h 09.